Submersions marines : le syndicat Ter’Bessin lance une étude de danger sur le littoral

Environnement

SUBMERSIONS MARINES : Ter’Bessin lance une étude de danger sur le littoral

Une étude de danger portée par Ter’Bessin est actuellement en cours sur l’ensemble des systèmes d’endiguement présents sur le littoral du Bessin. La priorité à court terme est de mieux connaître les remparts existants, afin de programmer leur remise en état si besoin. Parmi les différents travaux et analyses qui alimentent l’étude, des sondages carottés sont réalisés, en ce début d’année, sur l’ensemble des ouvrages du littoral entre Isigny-sur-Mer et Graye-sur-Mer.

Avec le changement climatique, les épisodes d’inondations et de submersions marines seront de plus en plus fréquents, notamment en raison de l’élévation du niveau de la mer, estimée à plus d’un mètre d’ici 2100 par le GIEC Normand. En réponse à ces phénomènes préoccupants, la Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, autrement dit « GEMAPI », est devenue par transfert des services de l‘Etat, une compétence obligatoire pour les communautés de communes depuis le 1er janvier 2018. Ter’Bessin, en charge de la compétence pour les trois intercommunalités du Bessin (Seulles Terre et Mer ; Isigny-Omaha Intercom ; Bayeux Intercom), a pour mission de prévenir et de réduire les conséquences pour le territoire, en concertation avec les élus, gestionnaires historique des digues et les différents acteurs concernés par la chaîne de responsabilités de la prévention des risques naturels.

Prélèvements, analyses et état des lieux

Ter’ Bessin pilote les « études de dangers » nécessaires pour obtenir les autorisations préfectorales de « systèmes d’endiguements », avec l’appui du bureau d’études SCE Environnement / CREOCEAN et d’une assistance à la maitrise d’ouvrage assurée par le bureau d’étude ANTEA GROUP. Des carottages en cours actuellement par le cabinet GEOTEC sur l’ensemble du littoral du Bessin interviennent dans ce cadre. Pratiqués sur une profondeur moyenne de 5 mètres, ils permettront d’analyser la nature des matériaux constituant les ouvrages de lutte contre la mer et leurs fondations (digues maçonnées ou en terre…) et d’évaluer leur état. Les résultats des analyses seront communiqués à l’automne.

Lutter contre les submersions marines à une plus grande échelle

Historiquement la gestion des ouvrages de lutte contre la mer était assurée par différents acteurs (Etat, Département, communes, associations syndicales autorisées, propriétaires privés…). Face au morcellement des actions menées et aux niveaux de gestion inégaux, l’État a souhaité rationaliser la gestion des ouvrages de lutte contre la mer en la confiant localement à une autorité « gemapienne », en l’occurrence ici Ter’Bessin. Le syndicat devra ainsi assurer des systèmes d’endiguement cohérents et résistants autour d’une zone protégée pour des conditions météo-océaniques données.

Notre littoral pour demain

Ter’ Bessin anime depuis 2021 le dispositif régional « Notre Littoral pour demain ». Celui-ci a pour objectif de définir, en concertation avec les habitants du Bessin, une stratégie d’aménagement du littoral à horizon 2050 et 2100. En effet, le littoral ne sera pas impacté de la même manière et avec la même intensité, par le réchauffement climatique et l’augmentation du niveau de la mer. Il est donc nécessaire d’objectiver la situation au plus près du terrain avec l’appui d’experts.

  • Identifier et délimiter précisément les zones soumises aux risques
  • Caractériser précisément les risques avec une vision prospective
  • Adapter l’aménagement des zones concernées

Bien sûr, lutter contre la nature a ses limites. De plus, la puissance publique dispose de moyens financiers limités. À terme, en fonction des secteurs, toutes les constructions et toutes les activités ne pourront donc pas être maintenues.

C’est pourquoi il est important d’en prendre conscience et d’agir en fonction. Parmi les actions à entreprendre :

  • Ne plus urbaniser les secteurs à risques et limiter le renforcement de l’urbanisation existante
  • Développer des plans de sauvegarde des populations performants en cas de tempêtes
  • Entretenir les ouvrages existants de lutte contre la mer, en fonction des moyens disponibles
  • Déplacer progressivement les personnes et les activités des zones les plus soumises aux risques

En chiffres

55 km de côte dans le Bessin

23 communes littorales du Bessin

3 secteurs d’ouest en est concernés par les risques de submersion marine : de la Baie des Vey à Grandcamp-Maisy, la plage d’Omaha Beach, d’Arromanches à Graye-sur-mer

12 communes concernées ponctuellement à des degrés différents par les risques de submersion marine

 

Carottages sur la digue d'Asnelles par le cabinet GEOTEC mandaté par Ter'Bessin pour examiner à la loupe la bande littorale des trois intercommunalités du Bessin.